https://www.elmoudjahid.dz/fr/l-evenement/journee-de-l-etudiant-transformation-numerique-en-algerie-un-choix-irreversible-199855

Considérée comme un choix irréversible, la transformation numérique en Algérie, qui fête ses 60 ans d’indépendance, est en phase de se concrétiser avec l’objectif de moderniser les institutions et favoriser la croissance économique en misant sur les technologies de l’information et de la communication. En effet, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a maintes fois insisté sur la numérisation de l’administration et du secteur économique, a ordonné au gouvernement, lors de deux récents conseils des ministres (20 mars et 2 avril), d’entamer immédiatement l’accélération du processus de numérisation, en tant que système de travail de base dans tous les secteurs. Il a notamment donné des instructions à l’effet de concrétiser le projet de numérisation des Domaines, des Impôts et des Douanes, dans un délai de six mois et ce, à titre de la première phase avant la numérisation globale, et ordonné la mise en place, «dans l’immédiat et en urgence», d’une banque de données algérienne par le ministère des Finances. Dans ce sens, plusieurs secteurs ont d’ores et déjà annoncé l’accélération de la cadence de numérisation, à l’instar du ministère des Finances qui s’est engagé à concrétiser les objectifs tracés pour la modernisation des finances publiques, notamment les projets de numérisation du secteur avec toutes ses composantes (douanes, impôts, budget et domaines). Ce département ministériel s’est fixé comme première étape de numériser 41 centres des impôts à travers le pays, tout en permettant aux citoyens de retirer le livret foncier par voie électronique avant la fin de l’année en cours.
Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a, lui aussi, pris les devants pour la mise en œuvre du processus de numérisation à travers la poursuite de la réalisation de 42 plateformes numériques dédiées aux opérations pédagogiques, auxquelles s’ajoutent 4 plateformes dédiées aux œuvres universitaires, outre la signature électronique. Le ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnels s’est mis, pour sa part, sur la voie de la numérisation du secteur, en application des orientations du président de la République. L’opération concerne, entre autres, la mise en ligne des plateformes «Mihnati» (dédiée aux inscriptions), «Tassyir» (pour la gestion administrative, financière et pédagogique des établissements) et «Maharati» qui permet aux citoyens de toutes les régions du pays de rechercher plus facilement les professionnels compétents dans toutes les spécialités. D’autres secteurs ont également annoncé l’accélération de la numérisation de leurs services, comme le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, à travers plusieurs opérations sur le terrain, dont le recensements des terres agricoles en utilisant les satellites et les drones, ayant permis également de recenser les espaces réservés aux filières stratégiques et aux produits de large consommation.
Il est à relever que le processus de transformation numérique a déjà connu une accélération soutenue ces dernières années, couronnée par le lancement, fin 2022, du portail gouvernemental des services publics et de la plateforme de l’investisseur visant à rapprocher davantage l’administration du citoyen en assurant des prestations de qualité.

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Intelligence artificielle : «L’Université fait des progrès remarquables»

Les spécialistes du domaine de l’intelligence artificielle jugent nécessaire de «valoriser» les compétences universitaires et d’offrir un environnement «adapté» aux étudiants et chercheurs du domaine, afin d’atteindre l’objectif de la «souveraineté numérique».
Enseignant et chercheur en informatique à l’Université de Bouira, le Dr Taha Zerrouki explique que l’IA est une branche de l’informatique qui s’intéresse à trouver des algorithmes et des solutions à des problèmes mathématiques et techniques à travers les informations qui lui sont données. Elle entre, selon ses explications, dans de nombreuses applications, notamment l’analyse et le diagnostic des maladies, l’analyse de son, la reconnaissance vocale, la génération vocale, les études de marché, la robotique, les assistants automatisés,…
Concernant l’importance de maîtriser et de suivre le rythme des développements dans le monde de l’intelligence artificielle, il assure que «posséder l’intelligence artificielle équivaut à posséder des armes nucléaires» car l’application d’algorithmes d’intelligence artificielle nécessite d’énormes investissements que seuls les pays développés ou les entreprises transcontinentales peuvent avoir, ce qui fait du reste de simples utilisateurs ou clients. Et d’ajouter : «La capacité d’un pays à posséder et à exploiter ses données deviendra, donc, l’un des facteurs de sa souveraineté numérique.»
Il estime que l’Algérie essaie de suivre le rythme des autres, et ce rythme nécessite, selon lui, des investissements dans deux parties, à savoir la ressource humaine et la formation qui est le rôle de l’université, et la seconde partie est l’équipement et les centres de données que l’Etat doit mettre à disposition des chercheurs.
Le Dr Zerrouki estime que les chercheurs et les étudiants en Algérie ont besoin d’un financement avec de l’argent, des équipements et des centres de données, pour suivre le rythme des autres pays et réaliser des projets qui profitent au pays.
Salima Ettouahria

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Plus de 450 services numérisés : Des résultats déjà tangibles

Les résultats tangibles de la stratégie de numérisation, placée au cœur des 54 engagements du président de la République, sont désormais visibles. Plus de 450 services publics ont été répertoriés comme ayant été numérisés, dont 338 ont été approuvés et intégrés définitivement au portail gouvernemental des services publics «Bawabatic».
Considéré comme le premier jalon de la transition numérique en Algérie, le portail fournit aux citoyens, particuliers et professionnels, des informations détaillées sur toutes les procédures et services publics et informations gouvernementaux, électroniques et non électroniques.
La plateforme numérique de l’investisseur, mise en ligne en octobre dernier, représente un autre projet majeur qui consolide le secteur économique, élevé cette année au rang de priorité nationale.
Ces deux plateformes numériques ont été rendues possibles grâce aux efforts déployés par les pouvoirs publics pour développer l’infrastructure
des télécommunications, à travers des investissements de qualité visant le raccordement au réseau international très haut débit ainsi que l’augmentation des capacités du réseau internet fixe et mobile.
L’Algérie a, en effet, augmenté de façon exponentielle la capacité de sa bande passante internationale à 7,8 térabits/seconde, alors qu’elle était de 2,8 Tb/s en 2021 et de 1,5 Tb/s en 2020, ce qui a permis de réunir les conditions propices pour booster le programme national de numérisation.
Cette mesure a été accompagnée par une autre augmentation des débits atteignant les 300 mégabits, notamment pour le résidentiel permettant d’améliorer la qualité du service et la connectivité au profit de tous les utilisateurs.

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Enseignement supérieur : Amélioration de la qualité et développement de la lisibilité de l’université

Le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique s’attelle à parachever le processus de numérisation de toutes les opérations relatives à la gestion pédagogique et administrative, conformément au programme 42+4 plateformes numériques visant l’amélioration de la gestion administrative du secteur et le développement de la lisibilité de l’université algérienne.
Dans ce cadre, trente-cinq plateformes numérique sur quarante-deux programmées ont été lancées conformément à la stratégie de numérisation du secteur qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a insisté, à maintes occasions, sur la nécessité de la numérisation du secteur à l’image de tous les autres.
A ce titre, plusieurs plateformes numériques ont été lancées dont la plateforme dédiée au guichet unique électronique qui permettra de fournir des services à près d’un quart de millions d’employés du secteur, la plateforme dédiée à la documentation et à la certification des documents de scolarité de tous les diplômés depuis l’indépendance et la plateforme du portefeuille électronique adoptée par le ministère pour atteindre l’objectif zéro papier. Le ministère a également lancé une plateforme dédiée à la publication des recherches scientifiques dans le domaine médical, première du genre au niveau national, une plateforme dédiée à la gestion des incubateurs universitaires (84 incubateurs), et une autre consacrée au quitus. Le secteur a procédé en outre au lancement de nouvelles plateformes numériques thématiques plus efficaces pour la gestion des différentes opérations suite aux problèmes techniques ayant touché la plateforme numérique «Progres», soumise à une forte pression surtout durant la période des inscriptions universitaires. Adopté en 2016, le système «Progrès» était initialement consacré aux inscriptions universitaires des nouveaux étudiants, avant son élargissement aux opérations pédagogiques et administratives. Pour ce faire, une équipe technique spécialisée a été mise en place pour élaborer des plateformes numériques thématiques et plusieurs applications, dont «Mybus» (mon bus) destinée à faciliter le transport des étudiants via les moyens garantis par le secteur pour alléger la surcharge, notamment au niveau des grandes villes comme la capitale. Le secteur a lancé également d’autres plateformes dédiées à la gestion de l’accès aux résidences universitaires et à l’enseignement de l’anglais à distance en faveur des enseignants.

Valoriser des résultats de la recherche scientifique et faire de l’université une institution sociétale

En concrétisation du principe visant à faire de l’université une institution sociétale, d’autres plateformes ont été lancées concernant le Carnet numérique de référence adéquation formation-emploi (CRAFE), la gestion de projets innovants, l’évaluation des chercheurs permanents, le cinéma de l’université, la candidature au poste de directeur, les œuvres universitaires, le suivi du patrimoine, les étudiants étrangers, le réseau de communication et le logiciel anti-plagiat.
La numérisation du secteur vise aussi à valoriser les résultats de la recherche scientifique et à faire de l’université une institution sociétale qui veille à apporter des solutions adéquates en faveur du développement local et national, notamment à la lumière des 11.450 projets enregistrés destinés à se concrétiser en start-up, et du recensement de près de 15% thèses de doctorat dont la soutenance est prévue cette année (2023) concernant le domaine de l’innovation, un processus devant concrétiser la démarche visant à faire de l’université une institution sociétale et une locomotive à même de réaliser le décollage économique tant escompté.